Le constat : un système encore trop centré sur l’enseignement… et pas assez sur l’apprenant
En France, de nombreux élèves se retrouvent confrontés à une même réalité :
des heures passées assis, silencieux, à écouter une information souvent déconnectée de leur vie réelle.
Ce modèle transmissif classique, hérité d’une autre époque, ne fonctionne plus pour une grande partie des jeunes. Non pas parce qu’ils sont « moins motivés » qu’avant, mais parce que le mode d’apprentissage ne crée pas de sens.
Quand l’école ne fait plus lien avec la vie, la motivation s’effondre
Les recherches montrent que l’élève apprend mieux quand il peut relier ce qu’il étudie :
à son quotidien,
à ses intérêts,
à ses expériences,
au monde réel,
à des projets concrets.
Or, dans la plupart des classes, les élèves deviennent récepteurs passifs, déconnectés des enjeux, des problèmes du monde, et même d’eux-mêmes.
Résultat :
➡️ désengagement
➡️ perte de sens
➡️ lassitude
➡️ sentiment d’incompétence
➡️ décrochage progressif
Aujourd’hui, les jeunes doivent :
savoir collaborer,
résoudre des problèmes complexes,
développer leur pensée critique,
s’adapter,
communiquer,
créer,
apprendre tout au long de leur vie.
Ce ne sont pas seulement des compétences scolaires : ce sont des compétences de vie, essentielles dans un monde en transformation.
Entre le CE1 et la Terminale, les élèves traversent une période où :
leur identité se construit,
leur rapport au savoir se transforme,
leur autonomie doit se développer,
leur motivation devient fragile.
Pourtant, beaucoup d’élèves n’ont aucun espace pour questionner, explorer, chercher, faire par eux-mêmes, être acteurs.
Pour remobiliser les élèves — y compris ceux en difficulté ou en voie de décrochage —, l’école doit offrir autre chose qu’un simple flux d’informations.
Elle doit devenir un lieu de recherche, de curiosité, de création, d’expérience et de questionnement.
Parmi les leviers efficaces :
✔ Apprentissage par l’enquête
✔ Pédagogies actives
✔ Travail collaboratif
✔ Projets transdisciplinaires
✔ Liens avec le réel
✔ Pensée critique
✔ Développement de l’agentivité
✔ Approches inclusives
✔ Différenciation pédagogique
✔ Compétences du 21e siècle (4C)
Ces expériences permettent aux élèves de :
se sentir capables,
donner du sens aux apprentissages,
comprendre le monde,
faire des liens entre les disciplines,
devenir acteurs et non spectateurs.
Le mot peut sembler complexe, mais il désigne quelque chose de fondamental : le pouvoir d’agir de l’élève sur ses apprentissages.
Quand un jeune :
pose des questions,
fait des choix,
mène une recherche,
planifie un projet,
analyse ses progrès,
prend des décisions,
…il développe une compétence que tout adulte utilise chaque jour : la capacité à se diriger soi-même.
C’est précisément ce qui manque aujourd’hui dans nos classes.
Le rôle de l’école n’est pas seulement de transmettre un programme.
Son rôle est d’aider l’élève :
à comprendre comment il apprend,
à se connaître,
à gérer ses émotions,
à organiser son travail,
à devenir curieux,
à prendre des initiatives,
à se sentir légitime intellectuellement.
Les élèves qui décrochent ne manquent pas d’intelligence : ils manquent de sens, d’encouragement, d’outils et de confiance.
Nous n’avons pas besoin de réinventer l’éducation, mais de réaligner l’école avec les besoins réels des jeunes.
L’avenir de l’éducation en France passe par :
✨ des pratiques interactives,
✨ une pédagogie centrée sur l’élève,
✨ l’apprentissage par le questionnement,
✨ la construction de sens,
✨ le développement des compétences de vie (4C),
✨ une culture de l’enquête,
✨ la valorisation du potentiel de chaque apprenant.
Quand l’école fait sens, les élèves retrouvent leur motivation.
Et quand ils se sentent engagés, ils peuvent tout apprendre.
Aujourd’hui, beaucoup de parents — souvent par amour, par peur ou par manque de temps — font tout à la place de leurs enfants :
les déposer,
les récupérer,
ranger pour eux,
préparer leurs affaires,
anticiper leurs besoins,
gérer leurs conflits,
prendre leurs décisions,
parfois même… penser à leur place.
Cette intention part toujours d’une envie de bien faire.
Mais, malgré elle, elle prive les jeunes de quelque chose d’essentiel : l’expérience directe de la vie.
Résultat : des enfants très aimés, mais parfois démunis, qui n’osent plus essayer seuls, qui ont peur de mal faire, qui ne savent pas résoudre les petits problèmes du quotidien parce qu’ils ne les ont jamais affrontés.
Là où la maison protège, l’école peut émanciper.
Et l’un des moyens les plus puissants pour redonner du pouvoir d’agir aux élèves, c’est l’apprentissage par l’enquête.
L’enquête, c’est un processus dans lequel l’élève :
observe,
questionne,
cherche,
expérimente,
fait des liens,
se trompe,
réessaie,
construit du sens,
crée du savoir.
On ne lui donne pas la réponse : il la construit.
C’est là que se forme la vraie autonomie : dans la capacité à chercher, à comprendre, à décider, à penser, à prendre des initiatives.
L’enquête n’est pas une simple méthode pédagogique : c’est une façon de se positionner dans le monde.
✔ Pensée critique : l’élève apprend à analyser, comparer, vérifier.
✔ Créativité : il imagine, propose, cherche des solutions.
✔ Communication : il exprime ses idées, justifie, écoute les autres.
✔ Collaboration : il travaille en équipe, construit collectivement.
Ce sont les 4C, indispensables pour le XXIe siècle.
Quand un élève enquête sur :
l’eau qu’il boit,
la biodiversité de son quartier,
la santé mentale,
la consommation numérique,
les métiers de demain,
les questions éthiques ou environnementales…
…il comprend pourquoi il apprend, et pas seulement ce qu’il doit apprendre.
Nos élèves ne manquent pas d’intelligence.
Ils manquent souvent :
d’occasions d’essayer,
d’espace pour penser,
d’autonomie réelle,
de confiance en leurs capacités,
de responsabilités authentiques.
C’est la capacité d’un jeune à dire :
“Je peux y arriver.”
“Je sais chercher.”
“J’ai le droit d’essayer.”
“Je peux me tromper et recommencer.”
“Je sais réfléchir et prendre une décision.”
Quand un enfant n’a jamais rangé son cartable, pris une décision ou réglé un problème seul, cette agentivité ne se construit pas.
Et cela crée des adultes qui :
doutent d’eux,
évitent les responsabilités,
paniquent face aux imprévus,
ont besoin d’être guidés en permanence.
L’école a ici un rôle réparateur essentiel.
À l’école, trop d’élèves restent encore assis des heures, récepteurs d’un savoir qu’ils n’ont pas construit.
L’enquête renverse ce paradigme :
🟣 L’élève devient acteur et non spectateur.
🟣 Il se met en mouvement intellectuellement.
🟣 Il développe une posture de chercheur.
🟣 Il apprend à apprendre.
🟣 Il construit une pensée personnelle.
Et surtout : il découvre qu’il est capable.
Ce sentiment de capacité est la base même de la motivation.
L’enquête, c’est aussi un espace où l’erreur n’est pas condamnée mais valorisée :
on teste,
on ajuste,
on explore,
on apprend.
C’est l’inverse du modèle parental parfois surprotecteur où l'on cherche à éviter à l’enfant toute frustration, toute difficulté, toute erreur.
Or, sans difficulté, pas de résilience.
Sans erreur, pas d’apprentissage.
Sans initiative, pas d’autonomie.
Dans une ère où les parents font énormément pour leurs enfants — parfois trop , l’école peut devenir le lieu où le jeune :
reprend son indépendance,
cultive sa curiosité,
construit sa pensée,
apprend à se débrouiller,
développe son autonomie,
renforce sa confiance en lui,
devient acteur de son chemin.
L’enquête n’est pas une méthode parmi d’autres : c’est un acte éducatif libérateur.
Elle prépare les jeunes non seulement à réussir à l’école,
mais surtout à réussir dans la vie.